Résultats du projet : "Vers une meilleure connaissance de l’ichtyofaune dulçaquicole de Nouvelle-Calédonie


Saviez vous que nous avons quasiment autant de poisson d'eau douce en Nouvelle-Calédonie que d'oiseaux terrestre ?

Après deux grosses années de terrain et 75 rivières échantillonnées sur l'ensemble du territoire calédonien, de Goro à Bélep, il est temps de faire un premier bilan.
Au regard des collectes réalisées durant ce projet (77 espèces) et des données historiques (et vérifiables) sur les espèces recensées par le passé dans les milieux aquatiques calédoniens, la liste des espèces de poissons d'eau douce et d'eau saumâtre présentes en Nouvelle-Calédonie s’élève à 86 espèces, hors espèces marines remontant sporadiquement les rivières (mulets, lutjans, etc.). Treize espèces ont été recensées pour la première fois en Nouvelle-Calédonie dont 2 espèces introduites. De plus, les premières analyses, couplées aux études actuellement menées à l’échelle indo-pacifique, ont mis en évidence la présence de 7 espèces nouvelles pour la Science. À ce jour, 3 espèces ont été décrites, les 4 autres étant en cours de description. Enfin, 10 noms d'espèce ont été mis à jour suite à des erreurs d'identification ou d'orthographe.



Bien que ces travaux, liés au projet MobBiodiv, soient officiellement terminés, les prospections se poursuivent afin de compléter nos échantillonnages et ce, dans le but d'avoir une meilleure connaissance de la répartition des espèces à l'échelle du territoire, mais également pour trouver les quelques espèces historiquement observées mais manquantes dans la base de données moléculaire.


  • Rapport final



  • A télécharger : Le rapport final avec l'ensemble de résultats.





  • Base de données moléculaires


  • Ci-contre le premier fichier extrait de la bibliothèque de séquences de références moléculaires des poissons d’eau douce de Nouvelle Calédonie (TANC) et contenant les séquences COI et 12S pour les études de barcoding et ADNe.






    © Copyright - Pour toute utilisation, merci de nous contacter - Article du 04 janvier 2024


    Une nouvelle espèce d'hippocampe de rivière pour la Calédonie

    Saviez-vous qu'il existe, en Nouvelle-Calédonie, plusieurs espèces d'hippocampes de rivière ? Cinq pour être exacts, dont une endémique au Caillou. Cependant, depuis maintenant deux ans, nous parcourons l'ensemble du territoire pour inventorier les espèces de poissons de rivière et, en fin d'année dernière, trois petits hippocampes encore inconnus pour nous ont été observés et photographiés du côté de Ponérihouen. Après études et analyses des spécialistes de l'UMR BOREA au Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris, il s'avère que ces 3 individus appartiennent à une espèce déjà connue pour la science. Il s'agit en fait d'une espèce d'hippocampe endémique des îles Fidji. Désolé pour nos amis Fidjiens, ce petit hippocampe n'est donc plus uniquement de chez vous puisqu'il est à présent recensé en Nouvelle-Calédonie ;-)



    Nom scientifique : Hippichthys albomaculosus. Cette espèce a été découverte et décrite des îles Fidji en 2010 et y était considérée comme endémique jusqu'à sa découverte fin 2021 dans une rivière du côté de Ponérihouen. Nous sommes donc officiellement à 6 espèces d'hippocampes dans nos rivières calédoniennes. À quand une septième ?






    © Copyright - Pour toute utilisation, merci de nous contacter - Article du 11 Août 2022



    A la recherche du Galaxias neocaledonicus - Projet GALAXIAS


    Avez-vous déjà entendu parler du Galaxias ?

    Galaxias neocaledonius de son nom scientifique, ce petit poisson d'eau douce est endémique de la Nouvelle-Calédonie. Cela signifie qu'on ne le retrouve qu'ici et nulle part ailleurs dans le monde. On peut même dire qu'il est micro-endémique car il ne vit qu'au niveau de la Plaine des Lacs du Grand Sud calédonien. Espèce patrimoniale de la région, ce poisson est aujourd'hui menacé de disparaître et est classé "en danger d'extinction" sur la liste rouge de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature. La dégradation de son milieu naturel, liée aux activités humaines, et la présence d'espèces introduites envahissantes telles que le tilapia, le black-bass ou encore le poisson-million sont les principales menaces.
    Aujourd'hui, la répartition exacte de cette espèce est encore mal connue. La construction du barrage de Yaté dans les années 1950 a fragmenté les habitats originels du Galaxias et les populations connues à l'heure actuelle semblent isolées les unes des autres.

    Le projet Galaxias, soutenu par l'Office Français de la Biodiversité (OFB) via le programme Te Me Um, va permettre d'améliorer les connaissances sur cette espèce menacée. Inventorier et rechercher les différentes populations à travers la Plaine des Lacs est le première objectif. Pour cela, nous parcourons depuis Décembre les rivières et les creeks présents dans cette région. La zone s'étend du Parc Provincial de la Rivière Bleue jusqu'au Lac en Huit et le Grand Lac, en passant par les rivières de la façade Nord du Lac de Yaté et les différents affluents de la rivière des Lacs dont le Creek Pernod.
    Dans un deuxième temps, des études génétiques vont être menées pour essayer d'apporter des premiers éléments sur la connectivité des populations. En gros, l'idée est d'essayer de comprendre les mouvements des individus à travers la Plaine des Lacs afin de savoir si les différentes populations sont connectées entre elles ou isolées. Une population isolée est une population fragilisée et donc plus à même de disparaitre dans un futur plus ou moins proche.

    © Copyright - Pour toute utilisation, merci de nous contacter - Article du 11 janvier 2022



    Une première pour les eaux douces de Nouvelle-Calédonie


    Ce mois-ci, nous avons eu l'honneur et le plaisir de mettre en place le tout premier panneau de découverte et de sensibilisation sur les milieux aquatiques d'eau douce de Nouvelle-Calédonie. Ce panneau, réalisé en étroite collaboration avec la population locale, met en évidence plusieurs espèces présentes dans "la Padyéém", fameuse rivière prenant sa source au somment du Thaluuc (Mont Panié) et qui donne, juste avant de se jeter dans la mer, ce site magnifique connu généralement sous le nom de "Cascade de Tao". Vous pourrez observer ce panneau au niveau du sentier qui monte à la cascade, juste après l'entrée principale du site. Nous tenons à remercier tout particulièrement le sculpteur pour ces superbes poteaux sculptés. Si vous n'aimez pas lire, allez au moins voir ces derniers :-) Ce projet a été rendu possible grâce aux financements TE ME UM, avec les soutiens de la Province Nord et de l'association Dayu Biik.
    Un beau projet qui, nous l'espérons, en appellera d'autres.

    © Copyright - Pour toute utilisation, merci de nous contacter - Article du 22 Février 2021



    Deux nouvelles espèces de poissons pour la Calédonie

    Après une campagne d’échantillonnage qui a débuté courant 2020, une première série de résultats vient de tomber. Si de nombreux spécimens ont pu être collectés parmi les espèces ciblées au départ, une attention particulière a été portée sur les lochons de la famille des Eleotridae. Depuis plusieurs années déjà, il était difficile d’identifier certains d’entre eux de par leur complexité morphologique. C’était notamment le cas du genre Giuris/Ophieleotris dont la détermination à l’espèce pouvait poser problème, aussi bien en Nouvelle-Calédonie qu’à l’échelle indo-pacifique (le genre Giuris étant présent dans toute cette région). Ainsi, afin de clarifier les zones d’ombre autour de ces espèces, une révision complète a été menée sur ces poissons et les premiers résultats viennent d’être publiés. En comparant morphologiquement et génétiquement des spécimens provenant des cours d’eau calédoniens à de nombreux autres individus venant de différents pays de l’Indo-Pacifique, des études scientifiques ont mis en évidence l’existence de plusieurs nouvelles espèces dont deux présentes ici, en Calédonie.



    Longtemps connue sous le nom d'Ophieleotris nov sp, et considérée comme endémique à la Nouvelle-Calédonie, cette espèce, nouvelle, est en réalité largement répartie à l'échelle indo-pacifique. En effet, les études montrent que celle-ci est présente de la Nouvelle-Calédonie jusqu'à Mayotte, à l'ouest de l'Océan Indien. Cette espèce vient d'être officielement décrite et porte le nom de Giuris viator.



    Une autre espèce également présente en Nouvelle Calédonie vient d'être découverte. La répartition de cette dernière semble se limiter à la région Vanuatu - Nouvelle-Calédonie et se nomme Giuris charpini. Il semblerait qu'en Calédonie, cette espèce ait longtemps été confondue avec Giuris margaritaceus dont la présence en Nouvelle-Calédonie est encore incertaine. Des études et analyses sur d'autres spécimens calédoniens sont en cours mais à l'heure actuelle, aucun spécimen certifié de Giuris margaritaceus provenant du territoire n'a été recensé.




    © Copyright - Pour toute utilisation, merci de nous contacter - Article du 27 Janvier 2021



    Mieux connaitre les poissons des rivières de Nouvelle-Calédonie

    Enfin une bonne nouvelle pour les poissons de nos rivières ! Heureux "gagnants" de l'appel à projet MobBiodiv'2020, lancé par l'Office Français de la Biodiversité (OFB), nous voici partis pour plus d'un an et demi de terrain et de recherche sur l'ichtyofaune des milieux aquatiques calédoniens. Et c'est sans compter sur la Société Française d'Ichtyologie (SFI) et les scientifiques du Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris (MNHN), nos partenaires sur ce projet, ainsi que du soutien de la DAFE*, de la Province Nord, de la Province Sud et de la DAVAR*.



    Contrairement aux idées reçues, il existe à l'heure actuelle de nombreuses lacunes sur les espèces de poissons d’eau douce de Calédonie, à la fois sur leur identification et sur leur répartition. Comment est-il alors possible de suivre, d'étudier ou de protéger une espèce que nous n'arrivons pas à identifier ou que nous ne connaissons pas ? Il apparait urgent d’avoir une liste à jour, la plus complète possible, des poissons d’eau douce et de savoir les reconnaître. Etat initial d'un milieu, évolution, suivi des populations de poissons, etc. ; l'identification des espèces est à la base de toutes les études menées sur les écosystèmes aquatiques.

    En Nouvelle-Calédonie, de nombreux travaux sur les poissons d’eau douce et leur écologie ont été réalisés à la fin des années 90 et début des années 2000. Ces travaux, menés en grande partie par le Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris, avaient conduit à la description de nouvelles espèces, à l’amélioration des connaissances sur leur biologie et à la réalisation d’un Atlas (2003), prélude à la mise en place de la première réglementation et des listes d’espèces protégées. Mais à l’époque déjà, les méthodes taxonomiques classiques avaient mis en évidence la difficulté de déterminer certains taxons, en particulier chez les lochons et les gobies, et elles supposaient la présence d’espèces cryptiques*.

    Aujourd’hui, de nombreux progrès ont été réalisés dans les outils permettant de mettre en évidence la biodiversité dans les régions particulièrement riches, et notamment de déceler ces espèces cryptiques et d’améliorer leur détermination. Cette diversité joue un rôle majeur dans les écosystèmes, notamment dans les tropiques. De nouvelles méthodes basées sur la taxonomie intégrative (méthode associant morpho-méristique, ADN, écologie, biogéographie, etc…) ont pu voir le jour, permettant de mettre en évidence ces taxons. Des travaux récents, menés dans la région Indo-Pacifique, ont ainsi permis la découverte de nombreuses espèces cryptiques et nous savons déjà que ceux-ci, auront un impact sur la faune de Nouvelle-Calédonie.

    La mise à jour de ces espèces au niveau de la Nouvelle-Calédonie revêt donc une importance toute particulière pour les personnes qui assurent un grand nombre d’échantillonnages piscicoles. En effet, le changement du nombre d’espèces ou de leur validité a des conséquences directes sur les textes réglementaires (espèces protégées, gestion/conservation), tant au niveau national qu’international, sur les listes rouges UICN*, mais aussi sur les plans de gestion. Il était donc grand temps d'avancer sur le sujet !

    DAFE* : Direction du service de l'Etat, de l'Agriculture, de la Forêt et de l’Environnement
    DAVAR* : Direction des Affaires Vétérinaires Alimentaires et Rurales
    Espèces cryptiques* : se dit d'espèces tellement proches physiquement que seules une description minutieuse par des mesures morphométriques ou des analyses génétiques peuvent les différencier.
    UICN* : Union Internationale pour la Conservation de la Nature

    © Copyright - Pour toute utilisation, merci de nous contacter - Article du 02 Janvier 2021



  • 1
  • 2 3 4